Le Livre de Mois – Novembre 2023

La mort, l’amour et les vagues

Yasushi Inoue

“Ah, ce coin a l’air parfait!” pensa Sugi en arrêtant son regard sur un endroit, tout à fait à gauche de la grande falaise. Il y avait là des pins au-dessus desquels voletaient quatre ou cinq petits oiseaux de mer dont il ne connaissait pas le nom. Brusquement, ils repliaient leurs ailes et le laissaient tomber en ligne droite une dizaine de fois. Comme ils piquaient en plein sur les rochers, on pouvait croire qu’ils allaient s’y fracasser, mais ils faisaient volte-face, remontaient en décrivant un arc de cercle, puis plongeaient en vrille un peu au large de la bande d’écume.

“Vraiment idéal!” pensa Sugi. C’était la première fois qu’il se réjouissait d’avoir trouvé un endroit convenable pour se donner la mort; soulagé, il se mit à fumer.

Juste incroyable! Tout l’art de Yasushi INOUE dans ces trois nouvelles toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Trois histoires d’amour un peu étranges, un peu à côté, un peu pas comme on les imagine dans les romans… Tu seras à la fois charmé.e, intrigué.e, et bien sûr surpris.e par la chute de chacune de ces histoires où la vie aura finalement toujours le dernier mot.

Au plaisir de lire tes commentaires!

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INOUE Yasushi, La mort, l’amour et les vagues, éd. Philippe Picquier, p. 11.

Haiku décortiqué #4 : Santôka

Pour ce nouvel “haiku décortiqué”, je t’invite à découvrir un haiku d’automne de Santôka Tenada (1882-1940), moine zen, vagabond et poète.

Petite récapitulation de ce qu’on attend d’un haiku classique:

  • la métrique 5-7-5, qui donne au haiku classique tout son sens et rend le poème réutilisable dans différentes situations (renga).
  • 1 kigo ou mot de saison qui pose un décor, provoque des images et des sensations dans l’imaginaire du lecteur
  • 1 mot de césure qui viendra donner de la profondeur au poème en suggérant une émotion plus ou moins intense.

L’analyse en image :

*haijin = poète haiku

La métrique 5-7-5

Ici la métrique 5-7-5 n’est pas respectée, mais c’est un choix délibéré et même revendiqué par l’auteur.

En effet, Santôka fait partie de cette nouvelle vague de haijin du début du 20e siècle qui voyaient la forme classique du haiku comme obsolète et figée dans un carcan de règles et d’images ayant perdu leur sens. Il prônait donc l’abandon de la métrique ainsi que l’utilisation du kigo (mot de saison) au profit d’une forme poétique complétement libre. Pour lui la poésie repose sur la “pure expérience” du poète et de sa manière unique de la retranscrire et de la partager au monde.1

Avec ce poème, j’ai envie de t’inviter à la réflexion.

Si les poètes du début du 20e siècle se sont rebellés contre les règles du haiku classique (haikai de Bashô et haiku de Shiki), comment aujourd’hui, peut-on différencier un haiku de forme libre (sans règles) d’un poème court ? En d’autres termes, est-ce qu’un poème libre reste un haiku ?

Donne-moi ton avis en commentaire ou par retour de mail.

1.COLLET Hervé, CHENG Wing fun, A la recherche de l’instant perdu, anthologie du haiku, éd. Moundarren, 1991, p.7-8.

Un kigo

Ici, même si pour Santôka le kigo n’est pas obligatoire, on trouve le kigo shigure ou “averse d’automne”. Ce terme ajoute une dimension de solitude liée à cette saison. Ce seul mot donne tout son sens à ce poème si court. On comprends ainsi l’importance du kigo qui permet de faire résonner scène et expérience dans le corps et le cœur du lecteur. Sans le lecteur, ce poème serait un peu nu.

Un mot de césure

Le mot de césure dans ce poème est ka, soit la question. Le poète (et le lecteur) se trouve dans un moment d’incertitude ou l’appel aux souvenirs et à l’imaginaire est fortement sollicité. Ainsi face au doute évoquée par cette scène, chacun se remémore le bruit de la pluie d’automne, amortie par les feuilles mortes, forte de cette odeur terreuse, en comparaison à la tempête d’été si violente et le pluie de printemps si salutaire.

Pour toi, quelle bruit fait la pluie d’automne ?

Alors ?

Et toi, quelle est ton interprétation?

Est-ce que dans tes poèmes tu arrives à suggérer ce genre de scène on es-tu encore trop dans la description?

Pour aller plus loin…

Découvre les poèmes de Santôka avec ce recueil aux éditions Moundarren : Santôka, zen, saké et haïku, 2013.

Pour t’aider avec les kigo et les mots de césure, découvre mes leporello, des outils mini format idéal pour t’accompagner dans ton écriture.

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(C) Le Japon avec Andrea, 2023, tous droits réservés.

Le iroha-uta, ou comment apprendre les hiragana avec style

En résumé, c’est l’équivalent poétique d’un abécédaire.

Littéralement, “i-ro-ha” sont les trois premiers signes du texte en question et 歌 (uta) qui signifie “chant, chanson, récitation, poème”.

Il s’agit d’une récitation (un peu à la manière d’un sûtra) qui utilise toutes les lettres du syllabaire hiragana* et qui a été utilisé pendant très longtemps comme base de l’apprentissage de la langue japonaise.

Inventé entre le Xe et le XIe siècle (le témoignage le plus ancien de ce poème date de 10791) et d’auteur inconnu, ce chant a profondément marqué l’enseignement du japonais et ce jusqu’à l’époque moderne. On retrouve cet arrangement de kana dans de nombreux dictionnaires et liste alphabétique de l’époque médiévale comme par exemple le 色葉字類抄 Iroha jiruishô (Recueil de mots classés selon l’ordre i-ro-ha) à la fin de l’époque Heian (794-1185).2

Maîtriser parfaitement ce chant était donc important pour les hommes de lettres du Japon ancien, tout comme il l’est aujourd’hui pour les chercheurs et spécialistes du Japon.

*On notera l’absence du “n” qui est apparu à l’époque Edo (1603-1868) et la présence du “wi” et du “we” aujourd’hui obsolètes.

  1. https://kotobank.jp/word/%E3%81%84%E3%82%8D%E3%81%AF%E6%AD%8C-32577#E4.B8.96.E7.95.8C.E5.A4.A7.E7.99.BE.E7.A7.91.E4.BA.8B.E5.85.B8.20.E7.AC.AC.EF.BC.92.E7.89.88 [consulté le 12.11.2023]
  2. Dictionnaire historique du Japon, livre 1, Maison franco-japonaise, éditions Maisonneuve et Larose, Paris, 2002, p.1194.

Illustration pour l’article Japon de l’encyclopédie Brockhaus et Efron, 1905.

On se rappelle que le japonais se lit de haut en bas et de droite à gauche.

Chant et traduction

Voici la transcription de ce poème :

いろはにほへと ちりぬるを

i ro ha ni ho he to chi ri nu ru wo


わかよたれそ つねならむ
wa ka yo ta re so tsu ne na ra mu

うゐのおくやま けふこえて

u wi no o ku ya ma ke fu ko e te


あさきゆめみし ゑひもせす

a sa ki yu me mi shi we hi mo se su

Et sa traduction :

La couleur maintenant éclatante, demain se fanera;

dans ce monde qu’y a-t-il de permanent?

Une fois passées les hautes montagnes de l’enchaînement des causes et des effets,

il n’y a plus ni illusions, ni jouissances.1

Si ça t’intéresse, voici le texte modernisé avec les kanji :

色は匂へど 散りぬるを
我が世誰ぞ 常ならむ
有為の奥山 今日越えて
浅き夢見じ 酔ひもせず

Basé sur une métrique 7-5, ce poème a la forme d’un 今様 (imayô), genre poétique pratiqué dès le milieu de l’époque Heian (794-1185). Il s’agit d’une succession de quatre séquences de deux vers de 7 et 5 syllabes.2

Le sens de ce poème quant à lui est à rapprocher du sûtra du Nirvana (Nehan-kyô), qui nous met en garde contre les illusions de l’impermanence de toutes choses.

  1. Dictionnaire historique du Japon, livre 1, Maison franco-japonaise, éditions Maisonneuve et Larose, Paris, 2002, p.1193.
  2. Dictionnaire historique du Japon, livre 1, Maison franco-japonaise, éditions Maisonneuve et Larose, Paris, 2002, p.1194.

Pourquoi apprendre le iroha aujourd’hui ?

Parce qu’il est encore utilisé dans certains dictionnaires ou dans l’apprentissage de certaines disciplines traditionnelles comme la calligraphie. Mais aussi parce que cette chanson fait partie intégrante de la culture et de la langue japonaise.

C’est comme si un Japonais venait vers toi et récitait “Le corbeau et le renard” sans sourciller. C’est pas vital mais ça montre une certaine connaissance et surtout un intérêt profond pour la langue et la culture française.

Le iroha, c’est un peu pareil.

Tu n’es pas obligé de l’apprendre par cœur (même si ça en jette un peu quand même…), mais tu peux l’utiliser pour réviser tes hiragana ou t’aider à les apprendre autrement.

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Si toi aussi tu veux apprendre les kana de façon ludique, découvre mes cartes KARUTA pour apprendre et révision tes hiragana et tes katakana.

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(C) Le Japon avec Andrea

HAIKU : matcha et rituel d’écriture

Dans cet article, j’avais envie de te partager mon petit moment d’écriture, particulièrement propice quand vient l’automne et ses premières vagues de froids.

En temps normal, j’aime aller me promener et me laisser inspirer par la nature. Exposer son corps aux éléments rends les kigo beaucoup plus concret et permet parfois de “débloquer” l’écriture.

Aujourd’hui je te partage un autre rituel d’écriture que j’aime bien, qui ne nécessite pas cette fois de chausser bottes et cache-nez.

Le rituel

  1. J’aime me fouetter un thé matcha (voir la recette ci-dessous), m’installer confortablement sous un plaid ou à la fenêtre près du radiateur et sortir mon cahier dédié au haiku.
  2. Je choisis un kigo qui me plaît, m’inspire, me questionne ou me semble propice à l’écriture à ce moment précis.
  3. Je fais une liste de mots et d’émotions que m’évoque ce kigo. J’essaye d’ouvrir mon champ lexical et de me laisser surprendre.
  4. Je laisse le ou les poèmes venir à moi, tranquillement, sans pression.
  5. Tout en finissant mon matcha, je prends le temps de me détacher du/des poèmes écrits. C’est peut-être l’occasion de lire un ou deux haiku de mon auteur préféré ou de regarder par la fenêtre les jeux colorés de l’automne.
  6. Je prends ensuite le temps de relire mon/mes haiku (ça peut être plusieurs jours plus tard, donnant lieu à un nouveau moment de thé).

Les points à vérifier:

  • la métrique 5-7-5
  • 1 seul kigo
  • 1 seule émotion
  • les répétitions (de sons, de sens,…)
  • les rimes
  • est-ce qu’il y a de la place pour ton lecteur ?

Si un ou des points ne sont pas respecter ou me posent problème, je retravaille le poème ou j’en écris un nouveau.

Ce travail d’écriture est vraiment important et me permet de mieux me connecter à ma sensibilité et aux vibrations de la saison en cours. Je me sens ancrée dans le moment présent et quand je reviens sur ces poèmes plus tard, ils me satisfont et je me sens validée dans mon écriture.

Si je ne fais pas ce travail, par la suite je suis souvent déçue par mes poèmes car je réalise après coup qu’ils sont vides de sens ou redondant et qu’ils ne transmettent pas l’émotion ou le “tableau” que j’avais envie de partager.

Tu veux un exemple ?

Premier jet

sourire fugace

les doigts du vent

à la surface de l’eau

-> pas de kigo, trop descriptif, pas d’émotion

Version après travail

sourire fugace

dansant au vent d’automne

nos ombres mêlées

-> plus d’espace et de zones d’interprétation pour le lecteur.

Si tu veux découvrir toutes les étapes de travail d’un poème à l’autre, rejoins “Haiku : la boîte à outils”. J’y ai posté une vidéo où je détaille tout le processus.

Est-ce que toi aussi tu retravailles tes haiku ou préfères-tu les laisser tels quels ? Est-ce que tu aimes relire tes anciens poèmes ? J’ai hâte de te lire.

Recette du matcha

Matériel nécessaire:

  • un bol chawan ou bol à thé. Peut être remplacé par un bol d’environ 15cm de diamètre à fond assez plat.
  • une cuillère chashaku, longue cuillère en bois qui sert à mesurer le matcha (peut être remplacé par une cuillère à café)
  • un fouet chasen, fouet en bambou spécifique à la préparation du thé matcha, ou un petit fouet de cuisine.

Ingrédients (pour un thé léger usucha)

  • 2 cuillères chashaku (env. 1 c.c) de poudre de thé matcha
  • 160 ml d’eau à 80 C°
  • un wagashi de saison (pâtisserie traditionnelle japonaise) ou un morceau de takuan (pâte de haricot rouge sucré en barre) facile à trouver dans les magasins d’alimentation japonaise. Peut être remplacé par une petite pâtisserie occidentale.

Préparation du thé

  1. Faire chauffer l’eau jusqu’à frémissement (ne pas faire bouillir l’eau).
  2. Verser 2 cuillères chashaku de poudre de thé dans le bol.
  3. Verser environ 160 ml d’eau frémissante sur le thé et fouetter délicatement avec le chasen (ou le fouet de cuisine).
  4. Manger la pâtisserie japonaise AVANT de boire le thé. La douceur du wagashi va contrebalancer l’amertume du matcha et sublimer ton expérience.

Enjoy!

(c) Le Japon avec Andrea, 2023.

Les oies sauvages dans l’art japonais

Un de mes souvenirs les plus forts de mon premier voyage au Japon fut l’apparition de ces oiseaux et leur V reconnaissable, dans le ciel de Kyoto en octobre 2009. Pourquoi les oies sauvages? Parce que durant mes études en art japonais, j’ai eu l’occasion de la croiser souvent cette figure de l’oie sauvage. Elle est très présente, notamment dans la série “Les huit vues de Ômi” (Ōmi hakkei, 近江八景) de Ando Hiroshige.

Il en a réalisées plusieurs, toutes les plus audacieuses les unes que les autres d’un point de vue graphique et de composition. Tout comme les célèbres séries d’estampes “Les cinquante-trois stations du Tôkaidô” du même artiste ou “Les trente-six vues du mont Fuji” de Hokusai, ces images avaient pour but de faire voyager le lecteur ou de le renseigner en cas de déplacement sur les choses à ne pas manquer durant son trajet.

Ainsi les huit vues d’Òmi montrent toujours les huit mêmes vues :

  1. Temps clair à Awazu (Awazu seiran, 粟津晴嵐)
  2. Lune d’automne au temple Ishiyama (Ishiyama shūgetsu, 石山秋月)
  3. Les oies descendant à Katada (Katada rakugan, 堅田落雁)
  4. Nuit pluvieuse à Karasaki (Karasaki yau, 唐崎夜雨)
  5. Soleil du matin à Seta (Seta sekishō, 勢田夕照)
  6. Neige au crépuscule sur le Mont Hira (Hira bosetsu, 比良暮雪)
  7. Evening Bell at Miidera Temple (Mii banshō, 三井晩鐘)
  8. Retour au port à Yabase (Yabase kihan, 八橋帰帆)

Le talent et la virtuosité de l’artiste feront le reste.

La force des artistes japonais réside souvent dans leur capacité à reproduire dix fois le même thème avec toujours un point de vue différent, une prouesse graphique ou une audace spatiale qui rend chaque œuvre unique et digne d’intérêt.

La vue qui nous intéresse est évidemment la 3e, “Les oies descendant à Katada”. Katada est une petite ville côtière sur le lac Biwa (le plus grand lac du Japon, au nord de Kyoto) où les oies sauvages ont l’habitude de faire escale en automne.

Voici deux exemples d’œuvres sur ce thème réalisées la même année par Hiroshige :

Ando Hiroshige, Les huit vues d’Òmi, Oies descendant sur Katada, format yotsugiri (19.5 x 13.25 cm), ~1834-35.
Ando Hiroshige, Les huit vues d’Ômi, Oies descendant sur Katada, format ôban horizontal (39 x 26.5 cm), 1834-35 (Tenpō 5-6).

La différence de qualité s’explique par le type de commande. Si la première œuvre semble moins soignée, c’est qu’elle fait le quart de la taille de celle du dessous et que probablement les moyens de production étaient eux aussi réduits. La première œuvre était probablement un équivalent à la carte postale d’aujourd’hui, une image souvenir qu’on pouvait se procurer à moindre coûts dans les foires, chez les marchands de livres ou sur les lieux de passage. Tandis que la deuxième, plus luxueuse, entre dans la catégorie des nishiki-e (“image de brocard”, 錦絵), c’est à dire des estampes soignées coûteuses, commandées par de riches amateurs.

La règle d’or de ces séries d’estampes étaient de divertir, voire de surprendre. L’idée était que les amateur, selon leurs moyens, se procureraient la série entière si les œuvres sont assez originales. Encore plus lorsqu’il s’agit de commandes privées par de riches marchands. Ils espèrent épater la galerie et surprendre leurs amis lors de réunion entre amateurs éclairés. L’audace et l’originalité sont donc au cœur de la production de ces images.

Ando Hiroshige, Les huit vues d’Ômi, La baie de Katada (Katada no ura, 堅田の浦), format aiban horizontal (35 x 23.5 cm), 1852.

Des artistes comme Hiroshige ou Hokusai ont su prendre parti de cette situation et il nous pouvons encore aujourd’hui sentir vibrer les lignes et les couleurs de chaque composition.

(C) Le Japon avec Andrea

JAPONAIS dictée (N5) : きょう は げつようび です。

Écoute le fichier audio ci-dessous et écris ce que tu entends. Selon ton niveau, écris les kana et essaye d’écrire les kanji que tu connais.

La première lecture est à vitesse normale, la seconde est beaucoup plus lente.

Essaye de répondre à ces quelques questions :

1. 毎日(まいにち)何時(なんじ)に起(お)きますか。

2. どんな スポーツ を します か。

3. 休(やす)みは いつですか。

Script

今日は月曜日です。

きょう は げつようび です。

kyou wa getsuyoubi desu.

毎日7時に起きます。

まいにち しち じ に おきます。

Mainichi shichi ji ni okimasu.

フィットネスをして、朝ごはんを食べて、会社へ行きます。

フィットネス を して、あさごはん を たべて、かいしゃ へ いきます。

Fitonessu o shite, asagohan wo tabete, kaisha e ikimasu.

会社は月曜日から金曜日までです。

かいしゃ は げつようび から きにょうび まで です。

Kaisha wa getsuyoubi kara kinyoubi made desu.

土曜日と日曜日は休みです。

どようび と にちようび は やすみ です。

Doyoubi to nichiyoubi wa yasumi desu.

Traduction

Aujourd’hui c’est lundi.

Tous les jours je me lève à 7h.

Je fais du fitness, prends mon petit déjeuner et vais au travail.

Mon travail est du lundi au vendredi.

J’ai congé samedi et dimanche.

Réponses aux questions

1. 7じ に おきます。

Il se lève à 7h.

2. フィットネスをします。

Il fait du fitness.

3. どようび と にちようび は やすみ です。

Samedi et dimanche sont congés.

A toi !

Utilise les mêmes structures de phrase pour parler de ton lundi.

(C) Le Japon avec Andrea

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Matcha et fantaisie

La chambre de thé (suki-ya) ne prétend pas être autre chose qu’une simple cabane – une hutte de paille, ainsi que nous l’appelons. Les caractères originaux composant le mot suki-ya signifient “Maison de la Fantaisie”. […] La chambre de thé est à l’évidence une Maison de la Fantaisie puisqu’elle apparaît comme une structure éphémère construite à seule fin d’abriter une impulsion poétique. Elle est aussi une Maison du Vide en ce qu’elle est dénuée de toute ornementation, hormis ce qui peut y être placé pour satisfaire une nécessité esthétique passagère. Elle est, enfin, une Maison de l’Asymétrique parce qu’elle se voue au culte de l’Imparfait, et qu’on y laisse volontairement une part d’inachevé que le jeu de l’imagination peut compléter à sa guise.1

Poudre fine, vert intense, saveur rugueuse et délicate en bouche, douce sensation du tatami, simple éclat du chawan, vue imprenable sur un jardin, le thé matcha évoque immédiatement une myriade d’émotions et d’éléments esthétiques à celui qui tient le Japon dans son cœur.

Aujourd’hui je t’invite à un voyage sensoriel et savoureux. Non pas une cérémonie du thé, mais un “moment de thé”, de toi à toi, sans chichi, pour sortir (enfin) ce matcha de ton placard et prendre plaisir à le boire.

  1. OKAKURA Kakuzô, Le livre du thé, éd. Picquier poche, 2008, p. 76.

Ustensiles

  • un bol chawan ou bol à thé. Peut être remplacé par un bol d’environ 15cm de diamètre à fond assez plat.
  • une cuillère chashaku, longue cuillère en bois qui sert à mesurer le matcha (peut être remplacé par une cuillère à café)
  • un fouet chasen, fouet en bambou spécifique à la préparation du thé matcha, ou un petit fouet de cuisine.

Ingrédients

pour un thé léger usucha

  • 2 cuillères chashaku (env. 1 c.c) de poudre de thé matcha
  • 160 ml d’eau à 80 C°
  • un wagashi de saison (pâtisserie traditionnelle japonaise) ou un morceau de takuan (pâte de haricot rouge sucré en barre) facile à trouver dans les magasins d’alimentation japonaise. Peut être remplacé par une petite pâtisserie occidentale.

Préparation du thé

  1. Faire chauffer l’eau jusqu’à frémissement (ne pas faire bouillir l’eau).
  2. Verser 2 cuillères chashaku de poudre de thé dans le bol.
  3. Verser environ 160 ml d’eau frémissante sur le thé et fouetter délicatement avec le chasen (ou le fouet de cuisine).
  4. Manger la pâtisserie japonaise AVANT de boire le thé. La douceur du wagashi va contrebalancer l’amertume du matcha et sublimer ton expérience.

Enjoy!

(c) Le Japon avec Andrea, 2023.