Bon, ok , c’est toujours pas une roue, mais l’essentiel est là!
Tu es en panne d’inspiration?
Tu n’arrives pas à choisir un kigo ?
Tu veux un peu de fun dans ta vie ?
Bam, voilà une petite joie à ajouter à ta liste aujourd’hui!
Mode d’emploi
Fais une capture d’écran (ou une photo avec ton téléphone si tu ne sais pas ce qu’est une capture d’écran…) de ma petite animation ci-dessous pour découvrir le kigo à utiliser aujourd’hui !
L’idée te plait?
Découvre ma boite à outils spécial écriture de haiku!
Le principe?
Des jeux, des défis, des explications et des exercices concrets pour réellement comprendre et intégrer les notions recherchées dans tout bon haiku qui se respecte (dixit Bashô) :
des kigo efficaces
les mots de césures
la recherche de la simplicité
la maîtrise de la suggestion (au détriment de la description)
la légèreté
l’humour
la confrontation de l’immuable et de l’éphémère
etc.
Une fois que tu t’es procuré la boite à outils, tu y auras accès indéfiniment ainsi qu’à toutes les mises à jours (et nouveautés).
Pour continuer sur le thème des papillons, voici un magnifique haiku de Chiyo.ni, une des poétesses les plus célèbre de l’époque Edo.
Petite récapitulation de ce qu’on attend d’un haiku classique:
la métrique 5-7-5, qui donne au haiku classique tout son sens et rend le poème réutilisable dans différentes situations (renga).
1 kigo ou mot de saison qui pose un décor, provoque des images et des sensations dans l’imaginaire du lecteur
1 mot de césure qui viendra donner de la profondeur au poème en suggérant une émotion plus ou moins intense.
L’analyse en image :
La métrique 5-7-5
Dans la traduction, j’ai choisi de laissé la ligne 1 un simple, c’est-à-dire sans chercher à combler la syllabe manquante. J’aurais pu mettre “de ces papillons” par exemple, mais cela aurait changé radicalement le sens du poème et la scène suggérée au lecteur. Ici l’accent est mis sur la ligne 3 (avec la césure). Ce que Chiyo.ni nous invite à regarder ces sont les fleurs des champs qui lui rappelle les rêves des papillons. “Ces papillons” donnerait à penser qu’elle voit les papillons, l’effet serait plus centré sur les papillons, ce qui n’est pas le choix de l’auteur.
Quand on a 17 syllabes pour charmer son lecteur, chaque mot a une importance cruciale. Ici il s’agit d’une traduction donc le travail est un peu différent, mais quand tu écris un poème essaye vraiment de trouver les mots justes. Si tu veux rajouter un adjectif pour combler le nombre syllabes par exemple, demande-toi toujours qu’est-ce que ce mot apporte? qu’est-ce que cet adjectif va provoquer comme images chez ton lecteur? est-ce qu’il vient renforcer l’émotion principale de ton poème ou est-ce qu’il va juste détourner l’attention de ton lecteur?
Au printemps, les premiers papillons naissent de leur chrysalide, et sont encore visibles tout l’été et une partie de l’automne. Si les papillons ressemblent aux fleurs, c’est certainement parce que le seul but de leur vie est de butiner, librement. Quand on ne précise pas la saison, il suffit de dire “papillon” pour évoquer le printemps.
Les fleurs des champs ici viennent rehausser le kigo par un jeu d’échos. Les papillons légers et colorés du printemps et les fleurs colorées parsemant les champs, tous vouées à une fin précoce, symboles de l’éphémère.
Un mot de césure (kireji)
Il vaut mieux penser mot de césure que “la césure” car ce terme peut prêter à confusion avec son utilisation en littéraire française. Dans le haiku, le mot de césure sert à donner de l’émotion, sert à faire réagir le lecteur et l’invite à faire des liens avec sa propre expérience.
Ici le mot de césure est kana*. Il suggère l’admiration et invite le lecteur à savourer le(s) mot(s)que le précède(nt). Dans ce poème, tu es donc invité.e à “vivre” le champs de fleurs, à voir les coquelicots et les bleuets, à sentir les doux parfums venir à toi au gré du vent, etc. Cette profondeur émotionnelle est sublimée par la légère surprise du lien fait entre les papillons et les fleurs tout comme la vague d’émotion provoquée par ce spectacle des champs colorés.
*En japonais moderne, kana marque l’incertitude, ce n’est pas le cas en japonais classique.
Alors ?
Qu’est-ce que tu en dis ? Est-ce que ce genre d’analyse poussée t’aide, te questionne, te confond en perplexité ? N’hésite pas à partager tes ressentis avec moi.
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(C) Le Japon avec Andrea, 2023, tous droits réservés.
et partager une expérience créative originale au jardin cet été!
Un programme libre sous forme d’enveloppes thématiques colorées
contenant des outils concrets pour vous aider à écrire sur des thèmes comme:
haiku – tanka – haiga
Calligrammes
«Logo-rallye» selon R. Queneau
Inventaires
«LSD» selon l’Oulipo
Proverbes déformés
«Texte fendu»
Et d’autres encore…
Alors n’hésitez plus et venez vous frotter à l’expression écrite autour de ces thèmes variés et ludiques
qui vous ouvrirons les portes de la poésie!
Exemple de Calligramme écrit le 27 juillet dernier.
Rendez-vous au 28 rue de Vermont – 1202 Genève.
Tarif unique: 35 CHF par personne, à payer sur place en espèces (différents supports créatifs, matériel et collation inclus). N’hésitez pas à vous munir d’un pique-nique si vous venez vers midi.
Adultes & Enfants dès 10 ans accompagnés, gratuit pour l’accompagnant.
Une option carte de fidélité est disponible: 1 carte à 175 CHF, pour 5 ateliers et le 6ème est gratuit, valable 12 mois. Plus d’info dans la barre de menu « Cartes de fidélité ».
Venez découvrir ou redécouvrir les textes de Francis Ponge illustrés par les œuvres du MEG avant de vous en inspirer vous-même et écrire de petits textes pour aller au fond des choses…
MEG
Musée d’ethnographie de Genève
Boulevard Carl-Vogt 65
1205 Genève
25 CHF par personne (tarif unique, à payer sur place et en liquide).
Infinie, elle exaspère. Elle se déplace en tas, mais prend l’ascenseur au premier coup de balai. Virevoltant dans la lumière, elle brille telles de petites étoiles en suspension. Fermons les yeux.
Andréa
Les libellules
Les libellules éphémères planent sur les reflets de l’étang. Elles se courtisent, hésitent, disparaissent. La brise s’en mêle, les brindilles sortant de l’eau se penchent, s’étirent, envient la liberté de leur envol.
Prix: 20 CHF par personne (y compris Amis du musée), prix unique.
La Fondation Baur nous propose exceptionnellement l’entrée gratuite pour cette visite (en temps normal, l’entrée est payante même pour le premier dimanche du mois.) Nous en les remercions chaleureusement!
Dans la limite des places disponibles – Inscription obligatoire: desexposenfolie@yahoo.fr – 077 471 40 85
Bibliographie
L’hote, l’invité, le chrysanthème blanc: Haikus d’automne, traduits du japonais par Cheng Wing fun & Hervé Collet, éd. Moudarren,1990.
Santoka, zen saké haiku, traduits du japonais par Cheng Wing fun & Hervé Collet,éd. Moudarren,2003.
The haiku seasons, poetry of the natural world, William J. Higginson,éd. Kodansha International, 1996.
Le Haiku et la forme brève en poésie française, actes du colloque du 2 décembre 1989, ensemble réuni pas André Delteil, publication de l’Université de Provence, 1991.