Tsukimi, ou comment admirer la lune d’automne en mangeant des mochi

Cette année, la date officielle du tsukimi ou otsukimi (お月見, littéralement « la contemplation de la lune ») a eu lieu le 17 septembre.

Il s’agit de la nuit du 15e jour du huitième mois lunaire qui est un soir de pleine lune. Cette fête de la mi-automne originaire de Chine est aujourd’hui célébrée dans de nombreux pays asiatiques. On a coutume d’y manger des mets particuliers qui font référence à la lune ou au lapin qu’on dit voir dans la lune.

Un petite recette pour l’occasion

En écho à cette fête si importante de l’automne japonais, je te propose ma recette de mitarashi dango. Il s’agit de brochettes de mochi à base de farine de riz gluant nappée d’un glaçage au sucre et à la sauce soja.

Tu m’en diras des nouvelles !

Ingrédients et marche à suivre pour environ 15 dango (boulettes)

  • 120 gr de farine de riz gluant de type joshinko (important, ce n’est pas de la farine normale, tu la trouveras dans les magasins asiatiques)
  • 200 ml d’eau
  1. Dans un plat en verre allant au micro-onde, verser la farine de riz gluant et ajouter petit à petit l’eau tout en mélangeant bien. Tu obtiendra une sorte de pâte à crêpe un peu liquide.

2. Couvrir le plat et le mettre au micro-onde pour 30 secondes. Sortir et mélanger. Remettre au micro-onde et cuire à nouveau 30 secondes. Répéter l’opération plusieurs fois (cuire environ 3 à 4 minutes). La pâte doit durcir un peu mais rester assez élastique.

3. Former des boulettes d’environ 2 cm de diamètre.

4. Faire bouillir un grand volume d’eau et faire cuire les dango par portion jusqu’à ce qu’elles remontent à la surface (entre 7 et 15 min selon la grosseur de tes boulettes).

5. Les plonger ensuite dans de l’eau glacée pendant quelques minutes. Une fois refroidis, bien égoutter les dango et les piquer par trois sur des brochettes.

Ingrédients et marche à suivre pour le glaçage sucré à la sauce soja

  • 2 c.s de sucre
  • 1 c.s de mirin
  • 1 c.s de sauce soja
  • 1 c. s de maïzena
  • 75 ml d’eau

1.Dans une petite casserole hors du feu, mettre tous les ingrédients et bien mélanger pour que la fécule soit bien dissoute.

2. Mettre sur le feu et mélanger constamment jusqu’à ce que le mélange commence à épaissir.

3. Sortir du feu en fouettant toujours jusqu’à obtention d’une pâte homogène et onctueuse.

4. Napper les brochettes de sauce et servir avec un thé vert.

Napper les brochette

(C) Le Japon avec Andrea. La recette et toutes les images sont soumises au droit d’auteur.

Les oies sauvages dans l’art japonais

Un de mes souvenirs les plus forts de mon premier voyage au Japon fut l’apparition de ces oiseaux et leur V reconnaissable, dans le ciel de Kyoto en octobre 2009. Pourquoi les oies sauvages? Parce que durant mes études en art japonais, j’ai eu l’occasion de la croiser souvent cette figure de l’oie sauvage. Elle est très présente, notamment dans la série “Les huit vues de Ômi” (Ōmi hakkei, 近江八景) de Ando Hiroshige.

Il en a réalisées plusieurs, toutes les plus audacieuses les unes que les autres d’un point de vue graphique et de composition. Tout comme les célèbres séries d’estampes “Les cinquante-trois stations du Tôkaidô” du même artiste ou “Les trente-six vues du mont Fuji” de Hokusai, ces images avaient pour but de faire voyager le lecteur ou de le renseigner en cas de déplacement sur les choses à ne pas manquer durant son trajet.

Ainsi les huit vues d’Òmi montrent toujours les huit mêmes vues :

  1. Temps clair à Awazu (Awazu seiran, 粟津晴嵐)
  2. Lune d’automne au temple Ishiyama (Ishiyama shūgetsu, 石山秋月)
  3. Les oies descendant à Katada (Katada rakugan, 堅田落雁)
  4. Nuit pluvieuse à Karasaki (Karasaki yau, 唐崎夜雨)
  5. Soleil du matin à Seta (Seta sekishō, 勢田夕照)
  6. Neige au crépuscule sur le Mont Hira (Hira bosetsu, 比良暮雪)
  7. Evening Bell at Miidera Temple (Mii banshō, 三井晩鐘)
  8. Retour au port à Yabase (Yabase kihan, 八橋帰帆)

Le talent et la virtuosité de l’artiste feront le reste.

La force des artistes japonais réside souvent dans leur capacité à reproduire dix fois le même thème avec toujours un point de vue différent, une prouesse graphique ou une audace spatiale qui rend chaque œuvre unique et digne d’intérêt.

La vue qui nous intéresse est évidemment la 3e, “Les oies descendant à Katada”. Katada est une petite ville côtière sur le lac Biwa (le plus grand lac du Japon, au nord de Kyoto) où les oies sauvages ont l’habitude de faire escale en automne.

Voici deux exemples d’œuvres sur ce thème réalisées la même année par Hiroshige :

Ando Hiroshige, Les huit vues d’Òmi, Oies descendant sur Katada, format yotsugiri (19.5 x 13.25 cm), ~1834-35.
Ando Hiroshige, Les huit vues d’Ômi, Oies descendant sur Katada, format ôban horizontal (39 x 26.5 cm), 1834-35 (Tenpō 5-6).

La différence de qualité s’explique par le type de commande. Si la première œuvre semble moins soignée, c’est qu’elle fait le quart de la taille de celle du dessous et que probablement les moyens de production étaient eux aussi réduits. La première œuvre était probablement un équivalent à la carte postale d’aujourd’hui, une image souvenir qu’on pouvait se procurer à moindre coûts dans les foires, chez les marchands de livres ou sur les lieux de passage. Tandis que la deuxième, plus luxueuse, entre dans la catégorie des nishiki-e (“image de brocard”, 錦絵), c’est à dire des estampes soignées coûteuses, commandées par de riches amateurs.

La règle d’or de ces séries d’estampes étaient de divertir, voire de surprendre. L’idée était que les amateur, selon leurs moyens, se procureraient la série entière si les œuvres sont assez originales. Encore plus lorsqu’il s’agit de commandes privées par de riches marchands. Ils espèrent épater la galerie et surprendre leurs amis lors de réunion entre amateurs éclairés. L’audace et l’originalité sont donc au cœur de la production de ces images.

Ando Hiroshige, Les huit vues d’Ômi, La baie de Katada (Katada no ura, 堅田の浦), format aiban horizontal (35 x 23.5 cm), 1852.

Des artistes comme Hiroshige ou Hokusai ont su prendre parti de cette situation et il nous pouvons encore aujourd’hui sentir vibrer les lignes et les couleurs de chaque composition.

(C) Le Japon avec Andrea

Dimanche 5 novembre 2017- Automne et poésie, visite-atelier d’écriture

Dimanche 5 novembre 2017

Automne et poésie

Venez découvrir l’art du haïku et d’autres aspects de la culture japonaise

en cette saison automnale avant de vous essayer à la création de ces poèmes courts sous les conseils avisés de notre guide (écriture en français).

Rendez-vous à 14h30 ou 16h devant le musée!

Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient – Rue Munier-Romilly, 8 – 1206 Genève

www.fondationbaur.ch

Prix: 20 CHF par personne (y compris Amis du musée), prix unique.

La Fondation Baur nous propose exceptionnellement l’entrée gratuite pour cette visite (en temps normal, l’entrée est payante même pour le premier dimanche du mois.) Nous en les remercions chaleureusement!

Dans la limite des places disponibles – Inscription obligatoire: desexposenfolie@yahoo.fr – 077 471 40 85

Bibliographie

  • L’hote, l’invité, le chrysanthème blanc: Haikus d’automne, traduits du japonais par Cheng Wing fun & Hervé Collet, éd. Moudarren,1990.
  • Santoka, zen saké haiku, traduits du japonais par Cheng Wing fun & Hervé Collet,éd. Moudarren,2003.
  • The haiku seasons, poetry of the natural world, William J. Higginson,éd. Kodansha International, 1996.
  • Le Haiku et la forme brève en poésie française, actes du colloque du 2 décembre 1989, ensemble réuni pas André Delteil, publication de l’Université de Provence, 1991.

des expos – affiche 5.11 -automne et poésie